« Par le biais d’initiatives existantes et nouvelles, nous sommes resté.e.s aux côtés de nos auteur.e.s et éditeurs/trices pendant la crise sanitaire », se félicite Olivier Maeterlinck, Head of Corporate Communication & Cultural Affairs. Concrètement, Sabam for Culture a versé plus de 1,5 million € l’an dernier. Un montant record, octroyé aux membres de la Sabam dans le cadre de presque 700 initiatives de soutien et de relance.

Promouvoir, diffuser et développer le répertoire Sabam sous toutes ses formes : telle était la mission de la Promotion artistique belge lors de sa création en 1981. Ce fonds culturel constituait néanmoins une organisation distincte avec un budget assez limité, alors que son successeur, Sabam for Culture, est désormais partie intégrante de la Sabam. « Durant les premières années, nous distribuons un peu plus de 10.000 € », évoque Olivier Maeterlinck, Head of Corporate Communication & Cultural Affairs. « Aujourd’hui, nous disposons d’un budget de 1,5 million €. Et pour soutenir et relancer le secteur culturel, l’organe d’administration de la Sabam a consenti une enveloppe budgétaire additionnelle d’environ un demi-million €. Nous avons ainsi pu octroyer deux fois plus de bourses en 2020. Et ce n’est pas un one-shot. En 2021, le budget total de Sabam for Culture atteindra à nouveau près de 2 millions €. »

« Au cours des années à venir, nous voulons nous impliquer davantage sur le soutien et l’accompagnement de talents prometteurs et dans la professionnalisation du secteur. » Olivier Maeterlinck, Head of Corporate Communication & Cultural Affairs 

D’où le fonds tire-t-il ses ressources financières ?
Olivier Maeterlinck : « Chaque fois que nous versons des droits d’auteur à des membres, à des auteur.e.s internationaux/ales et à des sociétés de droits d’auteur étrangères, nous opérons une retenue solidaire à des fins sociales, culturelles et éducatives. Chacun.e contribue ainsi à la solidarité mondiale et collective entre les auteur.e.s par le biais de ses droits d’auteur. Sabam for Culture peut notamment investir ces fonds dans la création, l’utilisation et l’internationalisation de créations dans toutes les disciplines artistiques. Le soutien accordé par Sabam for Culture repose sur quatre piliers : des bourses, des prix, une aide structurelle aux associations professionnelles et un soutien à des projets et événements. »

Comment ce fonds culturel opère-t’il ?
Olivier Maeterlinck : « Nous ne réclamons pas en retour ce que verse le fonds. Nos bourses constituent donc une intervention en faveur de l’auteur.e, pour financer un projet artistique, du coaching professionnel ou de la promotion en Belgique ou à l’étranger, entre autres. Pour ce qui concerne les événements et les projets, on pourrait plutôt y voir du sponsoring culturel. Ce financement s’effectue dans le cadre d’un partenariat : nous organisons ensemble un événement de networking pour le secteur. Lors des festivals de cinéma, ce peut être une soirée exclusive pour nos membres. Ou les organisateurs/trices nous réservent une petite place dans leur programme pour une séance d’information, une présentation ou un speed-dating pour le secteur. »

Comment déterminez-vous qui reçoit une bourse ?
Olivier Maeterlinck : « Les conditions d’octroi sont clairement définies, fixées par une commission externe composée d’experts de terrain. Lorsqu’une demande satisfait à toutes les conditions, nous octroyons automatiquement la bourse. En fonction des besoins actuels et en concertation avec les fédérations professionnelles, nous créons fréquemment de nouvelles bourses adaptées à la réalité du secteur. Après le premier confinement, nous avons ainsi remarqué une diminution des budgets des organisateurs/trices du fait de l’accueil d’un public restreint. Nous avons donc développé une nouvelle bourse qui permet aux groupes de musique de se produire avec un.e musicien.ne supplémentaire, un.e ingénieur.e du son ou un.e technicien.ne lumières. Nous avons également créé de nouvelles bourses pour financer des livestreams, enregistrer des clips vidéo, organiser des séances d’écriture, des lectures, des séances d’autographes, etc. Nous avons enfin assoupli les critères d’accès à une série de bourses existantes en 2020 afin d’augmenter le nombre de candidat.e.s qui y ont droit. »

Et qui décide des événements ou projets qui bénéficient d’une aide financière ?
Olivier Maeterlinck : « C’est la même commission qui traite toutes les demandes de soutien. D’une part, elle vérifie si une demande répond à une série de critères formels établis dans le règlement correspondant. D’autre part, elle juge dans quelle mesure un événement ou un projet stimule la création, l’internationalisation et l’utilisation, encourage la professionnalisation du secteur ou prête attention à la durabilité, à la diversité et à la multidisciplinarité. Pour un événement, un investissement en faveur de l’écologie ou de l’égalité des genres – ou le fait de viser un public large – peut être un atout supplémentaire qui influence favorablement une demande de financement. Enfin, nous éxigeons de la part des organisateurs/trices ou des initiateurs/trices, la garantie qu’ils ou elles rémunéreront correctement les auteur.e.s ou artistes pour leurs prestations. »

Comment les membres ont-ils réagi aux nombreuses possibilités de financement disponibles via Sabam for Culture l’an dernier ? 
Olivier Maeterlinck : « Les retours ont été très positifs. Grâce à ce financement, de nombreux/ses auteur.e.s ont pu réaliser leur création, mener leur projet à bien ou assurer leur promotion durant la crise sanitaire. La disparition des revenus du live a créé d’énormes besoins de financement. Grâce, entre autres, à ce budget de relance supplémentaire, nous avons à nouveau pu approuver la majorité des demandes que nous avions reçues. Sabam for Culture continuera à soutenir ses membres et le secteur aussi longtemps que ce sera possible. Même à partir de montants modestes, il est possible de faire de grandes choses. »

Que réserve le futur pour le fonds culturel ?
Olivier Maeterlinck : « Nous souhaitons placer encore davantage l’accent sur le soutien et l’accompagnement de talents prometteurs. Et fournir le financement dont a besoin un.e auteur.e à chaque moment de sa carrière. Car la carrière d’un.e auteur.e est rarement linéaire, ses besoins diffèrent selon qu’il ou elle se trouve au début ou à un stade plus avancé de son parcours artistique. De même, des aides et soutiens financiers différents sont nécessaires avant, pendant et après le processus de création et de production. Enfin, dans le cadre de nos opérations et de notre accompagnement, nous voulons nous impliquer davantage dans la professionnalisation du secteur avec notamment l’organisation de séances d’information, de master classes et d’ateliers. »

> Vers Sabam for Culture

Sabam for Culture en 2020 :

Face à la crise sanitaire, Sabam for Culture s’est concentrée sur quatre piliers : des bourses, des prix, une aide structurelle aux associations professionnelles et des soutiens aux projets et événements. Elle a ainsi distribué 563 bourses dans cinq disciplines : la musique, l’audiovisuel, le théâtre et la danse, la littérature et les arts visuels. Quelque 90 projets et événements ont également bénéficié d’un soutien financier. En 2020, 28 auteur.e.s ont été honoré.e.s par un prix en espèces offert par Sabam for Culture. Et 17 associations professionnelles, comme la fédération des auteur.e.s, compositeurs/trices et interprètes réuni.e.s (FACIR), l’association des écrivains belges et l’association des réalisateurs & réalisatrices francophones (ARRF), ont bénéficié d’une aide structurelle.Enfin, Sabam for Culture a lancé de nouvelles initiatives destinées à améliorer le soutien accordé aux auteur.e.s et aux organisations culturelles en pleine crise sanitaire. 

Photo: © Studio Dann