La semaine dernière, le directeur du Midem Alexandre Déniot et son équipe ont ouvert grand les portes du Palais des Festivals de Cannes au marché de la musique. Les dieux du ciel n’ont pas toujours été cléments pour la Riviera française, mais ceci n’a eu aucun impact sur l’ardeur à la tâche, l’intérêt et l’engagement des participants.
Au contraire, maintenant que l’événement musical B2B mise pleinement sur les talents émergents, l’intérêt pour le MAA (Midem Artist Accelerator) a été attisé au Midem Beach. Ce nouveau point de rencontre, situé au beau milieu des concerts, a fait miroiter au public, essentiellement composé de jeunes professionnels en herbe, la perspective de décrocher une place à l’affiche du MAA en 2019.
Le Midem demeure également un quartier général où sont abordés des thèmes contemporains propres au secteur. Prenons par exemple le Transfert de Valeur, qui fut aussi au Palais des Festivals un sujet international très chaud, avec divers débats, plaidoyers et un regard tourné vers le proche avenir. Le secteur garde ce problème en ligne de mire et attend avec beaucoup de tension le vote au Parlement européen, qui est susceptible de créer fin juin un précédent au niveau mondial.
Les participants aguerris continuent de planifier leur année en tenant compte de ce salon musical mythique et, même si la grande affluence appartient désormais au passé, des échos positifs peuvent également être perçus auprès de la nouvelle génération. À notre propre stand, notre ‘camp de base’ partagé entre la Sabam et Bumacultuur, les moments de réseautage et les réunions se sont succédé à un rythme effréné. Au terme de ce salon, notre rédaction a sollicité les réactions de quelques participants, sociétés sœurs et passants.
Daniël Verstappen (compositeur) : "En tant que pianiste tous terrains, compositeur et artiste live, je me suis rendu au Midem sous différents angles d’approche. Avec mon manager, notre agenda était archi-rempli, avec des rendez-vous portant sur la SYNC, la production, l’édition, la promo, les agents et aussi les partenariats avec des artistes et des producteurs.
En général, nous avons fait en sorte que nos rendez-vous aient lieu au pavillon Sabam/Buma. Par rapport à l’année passée, nous étions cette année beaucoup mieux préparés et nous avons pu exploiter notre précieux temps au Midem de façon très productive. Bien que le nombre de participants ait considérablement diminué ces dernières années, cela a aussi ses avantages. Nous avons a ainsi croisé plus souvent les mêmes personnes et il y a eu davantage de connexion pour développer une relation professionnelle, pour continuer à discuter à propos des accords ou de la collaboration possibles."
"J’ai été frappé par le fait que la catégorie d’âge 20-30 ans était massivement représentée cette année. Ce fut bien entendu pour moi une occasion idéale d’échanger des expériences avec des artistes de mon âge et de pouvoir réfléchir avec eux à la problématique de la numérisation croissante en cette ère musicale nouvelle. J’ai également été surpris que la plupart des réunions fructueuses aient été des réunions fortuites, comme par ex. à l’aéroport, au stand Sabam, lors du programme du soir au Beach. Cela rend les festivals et les conférences comme le Midem si intéressants et « magiques ». Vous ne pouvez jamais savoir à l’avance si ces rencontres (non-)planifiées vont vous faire avancer, mais c’est justement leur flexibilité qui rend la chose si unique.
Notre agenda était archi-rempli mais nous avons tout de même dû le bouleverser régulièrement afin de pouvoir par ex. dégager 2 heures pour une réunion très importante. J’aimerais pouvoir en dire plus sur les accords qui ont été effectivement passés, mais ceux-ci prendront bientôt une forme plus claire…"
Stefaan Moriau (CTM Entertainment Belgium) : "En dépit de la moindre affluence, le MIDEM demeure un événement intéressant pour les éditeurs. Nous y rencontrons nos contacts internationaux déjà existants mais aussi de nouveaux contacts potentiels. Dans ce contexte, le stand de la Sabam au ‘Palais' nous a régulièrement semblé être un endroit très pratique et très agréable. Le lieu était idéal, avec une terrasse et quelques tables avec vue sur mer. De même, les drinks de clôture quotidiens ont généré de nouvelles possibilités de réseautage. L’accueil chaleureux et professionnel au stand fut également très apprécié."
Marcel Kaufmann (Fondation Suisa) : "Le MIDEM 2018 fut une alternance de soleil et de pluie, et je ne parle pas uniquement de la météo à la Côte d’Azur. Avec une augmentation considérable du nombre de délégués de 9%, selon le dernier communiqué de presse du MIDEM, l’avenir du salon professionnel au Palais des Festivals à Cannes s’annonce à nouveau plutôt rose. Toutefois, cette hausse ne s’est jamais vraiment totalement exprimée cette année. Il est clair qu’à l’issue de la transition de la saison d’hiver vers la saison d’été, le MIDEM fait face à un certain nombre de problèmes : le nombre de stands ne semble plus progresser. Le mois de juin n’arrange pas, en termes d’agenda, de nombreux « anciens » délégués. Et les températures estivales incitent davantage à traîner dans les cafés et les bars le long de la Croisette plutôt qu’à passer la journée à l’intérieur. Ceci conduit aussi à un « comportement de free-rider » : pourquoi dépenser de l’argent pour une inscription au MIDEM alors que l’on peut également discuter avec de nombreux professionnels en dehors du Palais, d’autant qu’une telle inscription reste onéreuse.
Et pourtant, le MIDEM présente un beau bulletin ces dernières années : il offre une nouvelle perspective estivale pour la promotion d’une nouvelle image, un changement de management, un emplacement vraiment cool pour les showcases juste à côté du Palais,… ce ne sont là que quelques améliorations qui me laissent à penser que la courbe est à nouveau ascendante.
"La délégation suisse de 35 personnes s’est en effet montrée très satisfaite de ses interlocuteurs et a acquis des connaissances très utiles. La qualité semble donc être au rendez-vous et ceci ne vaut pas uniquement pour les éditeurs, qui étaient le groupe le plus massivement représenté et le secteur le plus important pour la SUISA et FONDATION SUISA. Certainement pour ce dernier secteur, le MIDEM est toujours l’une des principales plateformes dans le monde. Nous devons donc y être présents et essayer de les soutenir. Le fait que presque chaque délégué suisse s’inscrive à et fasse usage du stand helvétique au MIDEM est la meilleure preuve de la valeur ajoutée que nous pouvons offrir par le biais de cet engagement. Il y a certainement encore quelques nuages noirs amoncelés au-dessus du MIDEM, mais entre-temps c’est le soleil qui prend le dessus. De surcroît, les prévisions s’annoncent favorables. Dans le contexte actuel, je dirais donc que nous reviendrons."
Silvan Harker alias Boris Bouillet : "Je suis particulièrement content d’avoir participé au MIDEM, et je n’en attendais pas tant. Il y a toujours quelque chose à faire, des gens à rencontrer, des conférences, des séances de networking… Les journées sont particulièrement longues mais tellement riches qu’on ne voit pas le temps passer !
Je suis auteur, compositeur et chanteur, j’étais donc venu chercher au MIDEM un label ou une maison d’édition, un manager… En bref, une structure pouvant m’accompagner dans le lancement de ma carrière tout en me permettant de me concentrer sur la création de contenus artistiques. Grâce au MIDEM, j’ai eu plus de 20 propositions de contrats, avec des structures basées dans le monde entier. J’y ai donc trouvé ce que je cherchais, et plus encore ! J’ai également rencontré un grand nombre d’artistes avec qui collaborer, je repars donc du MIDEM en ayant trouvé ce que je cherchais, et même plus encore ! J’ai rencontré un jeune producteur suisse basé à Zurich, qui cherche notamment à produire des mélodies pop ou électro pour des artistes. Nous avons beaucoup échangé et nous avons prévu de travailler ensemble à l’avenir."
"J’ai également eu la chance de rencontrer le manager de la superstar orientale Fairouz, qui m’a énormément aiguillé concernant la distribution digitale de ma musique et les stratégies à appliquer pour gagner en visibilité rapidement et efficacement avec mes propres compositions.
Enfin, j’ai une pensée spéciale pour la conférence de Scooter Braun – le manager de Kanye West, Justin Bieber et Ariana Grande entre autres - qui m’a beaucoup apporté sur la façon de considérer le marché de la musique en 2018, les pièges à éviter, et comment bien m’entourer pour me protéger émotionnellement."Je reviendrai certainement l’année prochaine ! Mais cette fois, je compte postuler au programme d’accélérateur d’artiste (le MMA) pour tenter ma chance et être présent sur les scènes live du MIDEM. Si je suis sélectionné, ce serait une opportunité énorme de faire découvrir ma musique à encore plus de monde !"
Wim Konings (B-Track Entertainment) : "Le Midem fut pour moi une réussite vu que j’ai conclu un accord inattendu en matière d’édition. C’est agréable de rencontrer des personnalités de poids de l’industrie mondiale de la musique comme Scooter Braun de SB Projects. Il y a bien évidemment moins d’exposants, mais ceci ne rend pas le Midem moins intéressant.
Il est même plus facile de fixer des réunions avec des personnes ou des entreprises musicales qui sont, en temps normal, inaccessibles ou pour lesquelles il faut attendre une éternité pour obtenir un rendez-vous. La plupart des participants sont actifs dans le domaine de l’édition ou dans les domaines des logiciels ou des agrégateurs. Et néanmoins, il fut frappant de constater que de nombreux chanteurs-compositeurs étaient également présents.
Merci aux gens de la SABAM et de la BUMA pour avoir été aux petits soins, et à l’année prochaine !"
Le mondialement célèbre Scooter Braun (à droite) a consacré un peu de son temps à un échange avec nos participants Wim Konings (à gauche) et Daniël Verstappen (au milieu).
Eva Guerra (manager) : "Je peux décrire notre deuxième participation en deux mots : « instructive et passionnante ». Cette année, nous sommes venus à Cannes avec des objectifs concrets et une vision claire. Et pourtant, des rencontres et des réunions inattendues ont tiré notre expérience du Midem vers le haut. J’ai aussi trouvé personnellement très enrichissante la participation à divers panels. Avec les solutions proposées, je peux certainement progresser. Le stand Sabam-Bumacultuur m’a inspiré confiance et sécurité, car j’ai toujours pu y planifier mes rendez-vous. J’avais constamment l’assurance de pouvoir m’y poser.
Tania et Soraya étaient toujours présentes pour répondre à mes questions, l’accueil et l’hospitalité me donnaient l’impression de revenir à la maison. L’habillage du stand était selon moi clair, droit et synoptique, mais offrait simultanément une impression apaisante qui me permettait de recevoir mes invités dans ce cadre. Par beau temps, il y avait en outre la terrasse où l’on pouvait siroter un verre.
Bref, pouvoir faire partie de cet événement a élargi mes horizons et m’a offert la possibilité d’organiser de nombreuses rencontres intéressantes. Merci à tous les collaborateurs, c’était top !"
Mary Made (A&R, Songwriter/Topliner and Executive Producer): "Malgré des conditions climatique inhabituelles, la version 2018 du MIDEM s'est avérée riche en rencontres artistiques et en opportunités de partenariats internationaux. Cette année, notre délégation était accompagnée de plusieurs artistes afin de participer à différentes réunions de travail, assister aux concerts et conférences mais également rencontrer d'autres artistes.
80% de nos réunions se sont tenues sur le stand Sabam-Bumacultuur qui est un point de ralliement pour les participants belgo-néerlandais. Outre les rendez-vous sur le stand avec des participants d'autres nations, il est également fréquent que des professionnels Sabam-Buma prennent également le temps d'y faire connaissance et d'apprendre à mieux se connaître.
Comme à chaque fois, il est difficile d'évaluer les retombées immédiates du MIDEM mais, en ce qui nous concerne, le MIDEM permet d'établir de nouveaux contacts internationaux, de consolider des contacts précédents, d'appréhender les tendances actuelles de l'industrie et du marché mondial de la musique mais également de découvrir de nouveaux talents ou de nouvelles solutions technologiques pour nous aider dans notre travail. "
La jeune Melissa Joy Aimee (Joy Aimee Music-Londres) repense également avec plaisir à sa première participation au Midem : "Il y avait une ambiance phénoménale ! C’était un endroit chaleureux, convivial, où des tas de gens du monde entier se sont rencontrés pour parler de musique. J’ai trouvé les conversations agréables et dans l’ensemble visionnaires. Cela a été une source d’inspiration d’écouter des gens de l’industrie, qui sont à la pointe de l’innovation dans le monde de la musique, parler de leur travail. Dans l’optique de collaborations futures, j’ai également eu l’opportunité de rencontrer de nombreux professionnels que je n’aurais jamais eu l’occasion de rencontrer autrement. Cela m’a donné la possibilité de développer mon réseau. Le soir, le Midem fut également un ravissement, avec de la bonne musique proposée par des talents émergents et des moments de réseautage sur la plage.
Les gens aux stands étaient particulièrement serviables et efficaces dans la facilitation des rencontres. Tania de la Sabam fut d’une grande aide. Je me suis sentie vraiment la bienvenue au stand belge/néerlandais et j’y ai rencontré divers professionnels. Résultat ? J’ai acquis davantage de compréhension des différents aspects du business de la musique et de la façon dont les choses fonctionnent d’un pays à l’autre. Le Midem est un lieu de rencontre idéal pour les sociétés d’auteurs, les éditeurs, les artistes, les auteurs et d’autres pour faire des affaires et développer des réseaux !"
(TG)
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