En 2022, les auteurs, compositeurs et éditeurs recevaient 115,1 millions d'euros (+6%) de la Sabam pour leurs droits d'auteur. C’est ce qu’annonce aujourd'hui la société de gestion lors de son assemblée générale. Bien que les revenus en droits d'auteur progressent pour atteindre 163,1 millions d'euros (+23%), le secteur live reste malheureusement encore à la traîne en 2022. Ce sont les droits online et le streaming, qui augmentent particulièrement par rapport à la période précédant le Covid.
Ces dernières années, les revenus des auteurs, compositeurs et éditeurs ont été soumis à de fortes perturbations en raison de la crise du Covid et des mesures prises pour la désamorcer. En 2022, la Sabam a réussi à inverser la tendance, permettant aux créateurs de percevoir une rémunération similaire à celle de l'année 2019. Pour les revenus issus des droits d'auteur, la Sabam enregistre également une légère augmentation (+1,4%) par rapport à l’année précédant la pandémie.
Steven De Keyser - CEO de la Sabam : "En 2022, nous avons franchi une étape importante pour remettre les revenus de nos membres sur les rails. Bien que le secteur du live ait encore été sévèrement touché par le Covid en 2022, nos efforts au niveau des droits online et du streaming, entre autres, nous permettent de retrouver nos résultats de 2019. Nous envisageons 2023 avec confiance et comptons sur la poursuite du redressement du secteur."
Le secteur du live n’est pas encore rétabli
Les chiffres de la Sabam montrent que le nombre d'événements culturels ayant eu lieu l'année dernière était encore inférieur d'un tiers en moyenne à celui précédant le Covid. Par rapport à 2019, il y a eu moins de représentations théâtrales professionnelles (-1.682), moins de concerts live (-6.684) et moins de fêtes et de soirées (-6.244).
Pour beaucoup d'auteurs, les événements live constituent l'essentiel de leurs revenus, tandis que la hausse des revenus provenant du streaming et de la diffusion online profite principalement aux auteurs ayant une grande portée internationale. "Nos chiffres normalisés masquent le fait que 2022 a été une année particulièrement difficile pour de nombreux membres et que le soutien au secteur reste nécessaire", ajoute Steven De Keyser.
Investir dans la création et la diffusion de la culture
En pleine crise, il était déjà évident que la demande de soutien pour la réalisation de projets artistiques était importante. C'est pourquoi Sabam for Culture - le fonds culturel de la Sabam - a décidé l'année dernière de dégager des ressources supplémentaires pour soutenir le secteur.
Avec un budget de plus de 2 millions d'euros, elle a investi dans 1.323 initiatives culturelles. Permettant à 1.111 auteurs et éditeurs de compter sur une subvention à la création et la diffusion de leurs créations, soit une augmentation de 53% par rapport à 2021. En outre, 142 organisateurs d'événements culturels ont reçu un soutien financier et 18 fédérations professionnelles ont bénéficié d'un soutien structurel grâce au fonds.
"Le soutien à nos membres et aux initiatives culturelles reste une pierre angulaire de notre mission. Pour de nombreux jeunes créateurs, c'est un tremplin qui les aide à atteindre la prochaine étape de leur carrière professionnelle. Nous en sommes particulièrement fiers et voulons continuer à nous y engager pleinement à l'avenir". déclare Jan Hautekiet, Président de la Sabam.
Prêts pour l'avenir
La Sabam, qui vient de fêter son 100e anniversaire, travaille d'arrache-pied pour valoriser les créations de ses membres dans de nouvelles applications. Grâce à la coopération internationale et à de nouveaux accords avec des plateformes online internationales, les auteurs et les éditeurs perçoivent des revenus plus élevés au niveau du streaming (+45%). De plus, avec l’aide de nouvelles technologies, ils perçoivent désormais ces droits de manière mensuelle. Ces innovations portent leurs fruits, puisque c'est ce qui leur a permis de recevoir deux fois plus de droits online (+100%) en 2022 par rapport à l'année précédente.
"Dans un monde digital qui évolue de plus en plus vite, nous adaptons constamment notre cap et adoptons de nouvelles technologies. L'intelligence artificielle est le prochain grand défi. Ce faisant, nous voulons défendre au mieux les intérêts de tous nos membres, mais aussi utiliser cette technologie pour rendre nos opérations plus efficaces. Dans ce contexte, notre multidisciplinarité et la défense conjointe des intérêts de nos membres dans toutes les disciplines artistiques sont plus importantes que jamais", conclut Steven De Keyser.