Le 31 août dernier, la Sabam a tenu ses assemblées générales. L’occasion idéale de faire, avec notre CEO, le point sur l’année 2019. Au cours de celle-ci, nous avons réalisé de nombreux projets et obtenu des résultats financiers plutôt favorables. Aujourd’hui toutefois, nous ressentons surtout l’impact de la crise du coronavirus qui fait rage depuis le printemps 2020. Un entretien avec Carine Libert :

Pourquoi la Sabam a-t-elle organisé ses assemblées générales du 31 août 2020 à huis clos ?

Nous avons vraiment fait tout ce qui était en notre pouvoir pour que l’assemblée générale se déroule de façon « physique ». Malheureusement, le Conseil National de Sécurité en a décidé autrement en renforçant les mesures anti-Covid. C’est pourquoi nous sommes contraint.e.s d’organiser cette année nos assemblées générales extraordinaire et ordinaire à huis clos.

« La meilleure information possible pour un vote bien réfléchi. »

L’une de nos principales préoccupations reste toutefois d’informer au mieux nos auteur.e.s, compositeurs/trices et éditeurs/trices. En effet, seule une bonne information permet de voter de façon bien réfléchie. Pour cette raison, nous avons organisé le 20 août dernier une session d’information au cours de laquelle nous avons commenté les résultats de l’année écoulée et répondu aux questions.

Par ailleurs, nos membres ont encore pu poser leurs questions par écrit jusqu’au 27 août dernier et voter à propos des points à l’ordre du jour des assemblées générales extraordinaire et ordinaire.

Quelles étaient les réalisations de 2019 dont vous êtes particulièrement fière ?

Toutes ! Je souhaite profiter de l’occasion qui m’est donnée pour adresser un grand coup de chapeau à l’ensemble des collaborateurs/trices de la Sabam. C’est grâce à eux/elles que nous avons obtenu de beaux résultats pour l’année 2019. 

« Grâce à Unisono, nos client.e.s règlent l’ensemble des droits via une déclaration unique. »

Je pense d’emblée à la création d’Unisono. Nos collaborateurs/trices ont travaillé d’arrache-pied à la réalisation de ce guichet unique doté d’un nouveau site web et d’un simulateur de tarif en ligne. 

Grâce à Unisono, nos client.e.s règlent désormais l’ensemble des droits via une déclaration unique (donc à la fois les droits d’auteur et les droits voisins pour l’utilisation notamment de musique dans des endroits ou lors d’événements publics). C’est ce qui rend Unisono simple et efficace. Le 1er janvier 2020, ce guichet unique est devenu réalité.

En 2019, la Sabam a également continué de miser pleinement sur l’attribution de licences paneuropéennes pour l’utilisation on-line d’œuvres de ses membres. Des licences paneuropéennes ont ainsi été conclues avec des plateformes on-line telles que Spotify, Apple Music, Deezer et Tik Tok.

« Toujours plus d’informations consultables directement en ligne pour nos membres. »

Nous améliorons aussi en permanence le service que nous offrons à nos membres. À cet effet, nous mettons toujours plus d’informations en ligne pour consultation directe. Avec la fonction Played and Paid, nos membres consultaient déjà l’ensemble de leurs décomptes. Ils/Elles y trouvent aujourd’hui aussi un aperçu bien pratique des contrats d’avance.

Grâce à My Repro, ils/elles peuvent déclarer en toute simplicité les publications entrant en considération pour des droits de reprographie.

Et avec My Analytics, ils/elles consultent via des graphiques personnalisés leurs droits d’auteur payés – par œuvre, par catégorie d’œuvres ou par période de référence.

Enfin, l’avis de nos membres est très important. C’est la raison pour laquelle la Sabam a réalisé en septembre 2019 une enquête de grande envergure : plus de 4.500 auteur.e.s et compositeurs/trices y ont pris part. 70 % d’entre eux/elles ont indiqué être « satisfait.e.s à très satisfait.e.s » de nos services.

 « 70 % de nos membres sont satisfait.e.s à très satisfait.e.s »

Il ressort des résultats que la Sabam communique clairement et donne des informations correctes, que notre personnel est sympathique et serviable et que nos versements sont ponctuels et corrects. 

Quels sont les points à améliorer ? Nos membres souhaitent un délai de réponse plus rapide, des décomptes plus clairs et un fonctionnement moins complexe. Nous avons intégré ces points d’amélioration dans nos objectifs pour 2020.

Quel est l’impact du coronavirus sur ces objectifs ?

Atteindre les objectifs fixés pour 2020 dans les circonstances actuelles n’est vraiment pas une sinécure. Nous avons dû revoir certains projets afin de faire place à des mesures de soutien pour nos membres et nos client.e.s dans le cadre de la crise du coronavirus.

« Certains projets ont été mis sur le côté afin de pouvoir prendre des mesures supplémentaires de soutien pour nos membres et nos client.e.s. »

L’organe d’administration de la Sabam a ainsi décidé de permettre le retrait anticipé du fonds social jusqu’à la fin de cette année. Les auteur.e.s qui sont membres de la Sabam alimentent une cagnotte au cours de leur carrière. Normalement, ils/elles ne peuvent retirer le montant de cette cagnotte que lorsqu’ils/elles atteignent l’âge de 60 ans. Nous avons fait exception à cette règle : nos membres peuvent aujourd’hui déjà retirer partiellement ce montant. Cette initiative a été bien reçue : déjà plus de 700 membres en ont fait usage. Ceci représente une somme globale de plus de deux millions d’euros. Nous espérons que celle-ci aidera les membres bénéficiaires à surmonter cette période difficile.

Par ailleurs, nous misons également sur Sabam for Culture, notre fonds culturel, pour soutenir des initiatives du secteur culturel. Nous avons dégagé à cet effet un budget supplémentaire pour le redémarrage des activités artistiques de nos membres, et ce dans toutes les disciplines.

Un exemple ? Le BMF (Belgian Music Fund), créé en collaboration avec Galm, le Facir, Playright et la Fondation Roi Baudouin. Ce fonds a pour but de rendre possibles des projets musicaux de tous genres en faisant appel aux fonds propres des membres fondateurs et aux dons de tiers.

« Plus de droits (+ 1,1 million €) pour plus d’auteur.e.s (+10 %) »

Parallèlement à ces mesures sociales et culturelles, la Sabam s’efforce aussi de répartir les droits d’auteur de manière efficace et rapide. Et elle y est parvenue en dépit du contexte difficile lié au coronavirus. Au cours de la première moitié de 2020, nous avons réparti 40,6 millions d’euros en droits d’auteur. Il s’agit d’une hausse de 1,1 million d’euros par rapport à la même période l’année passée. Au total, plus de 30.000 auteur.e.s ont reçu des droits, soit une hausse d’environ 10 %.

Unisono a-t-elle, elle aussi, entrepris des actions pour soutenir ses client.e.s ?

Avec le secteur culturel, le secteur événementiel et celui de l’horeca furent parmi les premières victimes des mesures fédérales prises pour lutter contre la propagation du virus. Unisono a tout mis en œuvre, et a activement cherché des solutions, pour limiter au maximum l’impact de la crise du coronavirus. Comment avons-nous procédé ?
Nous avons directement annulé toutes les demandes pour des événements, nous avons crédité nos factures et nous avons remboursé des paiements déjà effectués. 

« Unisono a offert une bouffée d’oxygène supplémentaire qui a permis de surmonter la période de fermeture obligatoire. »

Ensuite, nous avons temporairement suspendu l’expédition de factures pour l’utilisation quotidienne de musique pour les entreprises qui ont été obligées de fermer leurs portes. Simultanément, nous avons prolongé de 60 jours le délai de paiement pour les factures impayées et nous n’avons pas facturé de frais de rappel. En procédant de la sorte, Unisono a apporté une bouffée d’oxygène supplémentaire aux indépendants et aux entreprises afin que ceux-ci surmontent la période de fermeture obligatoire.

« Une contribution de solidarité de 3 millions d’euros accordée aux établissements horeca et commerciaux. »

Enfin, Unisono et les fédérations horeca de Wallonie, de Flandre et de Bruxelles, l’UCM, Unizo ainsi que les fédérations d’entrepreneurs indépendants se sont réunies. Elles ont accordé aux établissements horeca et commerciaux une contribution de solidarité équivalant à un mois de droits d’auteur. Au total, ceci a représenté une somme de près de 3 millions d’euros, provenant des droits des auteur.e.s, compositeurs/trices et éditeurs/trices.

Quels sont les projets pour l’avenir ?

Tout d’abord, nous souhaitons continuer de miser sur une bonne expérience client, à la fois pour nos membres et nos client.e.s. En continuant d’automatiser et d’investir dans la technologie, nous travaillerons de façon plus flexible.

Nous développons aussi plus avant une structure d’entreprise horizontale et une culture participative en étant attentifs/ves aux profils de compétences.

En tant qu’entreprise, nous voulons continuer de plancher sur la rentabilité, la transparence et des processus performants, et ce sur base d’indicateurs adéquats.

Enfin, je souhaite que chacun.e reste en bonne santé, prenne soin de ses semblables et que la science élabore rapidement un vaccin qui nous protège du coronavirus.

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