La CISAC – l’organisation internationale qui regroupe les sociétés d’auteurs du monde entier – publie aujourd’hui son Global Collections Report. Celui-ci montre l’impact de la pandémie sur l’industrie de la création à une échelle globale. Des répercussions qui se font sentir à la fois sur les revenus (les droits d’auteur) et sur la consommation de productions culturelles.
Les droits d’auteur en recul de 800 millions d’euros en Europe
À l’échelle mondiale, les revenus provenant des droits d’auteur ont régressé, passant de 10,35 à 9,32 milliards d’euros. Soit une diminution de 9,9% par rapport à 2019 et une perte de revenus de plus d’1 milliard d’euros pour les auteurs. Au niveau européen, les revenus baissent même de 14,1%, soit 800 millions d’euros. Les plus grosses pertes sont enregistrées en Italie (-31,2%), en Grande-Bretagne (-18%) et en Belgique (-16%).
La pandémie inflige de profondes blessures au monde culturel
Festivals, concerts, spectacles, fêtes et soirées … tous ont été annulés en masse suite aux mesures strictes prises pour endiguer la propagation du coronavirus. Au niveau mondial, les droits d’auteur que génèrent ces événements ont diminué de plus de 45%. En Belgique, les auteurs ont vu leurs droits diminuer tant pour les festivals, concerts et soirées (-45%) que pour les représentations de théâtre et de danse (-42%).
« La réouverture du secteur culturel offre aujourd’hui une bouffée d’oxygène au public et à nos auteurs. Mais cette crise n’est pas finie, loin de là. La pandémie a infligé de profondes blessures, qui mettront du temps à guérir. Des prévisions laissent entrevoir que l’impact se fera encore sentir au sein du paysage culturel jusqu’à la fin de 2022 et peut-être même encore en 2023 », déclare Jan Hautekiet, le président de la Sabam.
La consommation digitale ne représente qu’un quart des revenus
Depuis l’éclatement de la crise, la consommation digitale de la culture connaît une progression phénoménale, grâce surtout à la demande croissante d’abonnements de Vidéo à la Demande (VOD) et à l’utilisation de services de streaming musical. En 2020, les droits d’auteur provenant du digital ont augmenté de 16,6% au niveau mondial. Principalement suite à la hausse constatée en Amérique du Nord et en Asie.
À l’échelle du globe, les droits digitaux représentent une part de 26,2%, soit un montant total de 2,4 milliards d’euros. En Europe, les revenus issus de la consommation digitale ont augmenté de 14%, tout comme en Belgique d’ailleurs. Ceci représente un montant de 1,1 milliard d’euros pour l’Europe et de 8,5 millions d’euros pour les auteur·e·s et compositeurs/trices belges. Malgré tout, ceci n’est pas qu’une bonne nouvelle.
Björn Ulvaeus, président de la CISAC et membre du légendaire groupe pop suédois ABBA déclare : « Lorsque le Covid a frappé, le secteur créatif s’est retrouvé catapulté dans le monde numérique. Cette situation a amené deux constats. Tout d’abord, le streaming deviendra à l’avenir la principale source de revenus pour les créateurs. Deuxio, ces revenus, aussi croissants soient-ils, n’offrent actuellement pas une juste rémunération aux créateurs, alors que leurs œuvres sont partagées avec des millions de fans de par le monde. »
« À cet égard, nous sommes très heureux de l’existence de la Directive européenne sur le droit d’auteur » ajoute Inge Vanderveken, head of legal and international affairs de la Sabam. « C’est une étape importante vers une juste rémunération pour les œuvres qui sont partagées sur les plateformes Internet. Il faut maintenant transposer rapidement et correctement cette directive dans la législation belge. »
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